Chaque printemps signifie
l’arrivée de ce pensum!
Tous les ans remplir le même
formulaire, décrire ses activités, répondre à une nouvelle question (il y a
quand même de temps en temps une innovation même si elle paraît inutile).
Se répéter pour rien parce que de toute façon, les chances de promotion sont
quasi nulles au niveau du classement national.
Il faut donc être avant tout
un artiste du copier/coller, du couper/coller, du annule dernière action et du
« merde le serveur m’a déconnecté(e) ».
Chaque partie devant
comprendre un nombre maximum de caractères, d’incessants messages d’erreur « vous
avez dépassé le nombre … » poussent à synthétiser un maximum.
Et le boss a le même
boulot : tous les ans remplir sa partie, mettre en avant les qualités de
son agent pour qu’il ait quand même une infime chance d’un petit rien. Chaque
mot nuancé a son importance : c’est comme un langage codé qui va déterminer
ses chances.
Conclusion : ça emmerde
tout le monde et ça fait perdre du temps. L’assistante doit en plus mettre à
jour chaque année l’organigramme de l’Unité, un truc à s’arracher les cheveux …
Imaginez le calvaire de cette
fréquence annuelle alors que le plus souvent entre le moment où on commence à
parler d’une nouvelle enquête et la publication des premiers résultats
s’écoulent parfois plus de 5 ans.
Entre :
- réunir les différents
partenaires hospitaliers, les convaincre de participer à une recherche,
- mettre au point le
protocole et calculer le nombre de sujets nécessaire pour l’objectif fixé,
- demander des crédits pour
la réalisation de l’étude, trouver le meilleur financeur, obtenir son accord et
son argent,
- préparer la mise en place
de l’étude, recruter du personnel, mettre en place l’étude,
- recueillir les données, les
valider, les exploiter, les vérifier, les analyser
- et enfin rédiger un article
à soumettre aux coauteurs puis à une ou plusieurs revues, (si la première
revue contactée juge que le papier ne correspond pas à sa ligne éditoriale, ou
n’est pas jugé assez bon),
REFUSE !
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… des mois s’écoulent, des
années.
Alors comment être inventif,
positif, d’une année sur l’autre quand une étude peut prendre tant de temps à
aboutir ?
Heureusement on a souvent
plusieurs études en cours qui n’en sont pas au même moment de leur réalisation,
il y a donc au moins quelques phrases susceptibles d’être changées par rapport
à l’année passée.
Mais tout de même après 34
années passées dans la même unité, difficile d’avoir un œil neuf ! ça fait des années que j’ai
l’impression de répéter les mêmes mots.