lundi 2 avril 2012

La corvée de l’appréciation annuelle.


Chaque printemps signifie l’arrivée de ce pensum!
Tous les ans remplir le même formulaire, décrire ses activités, répondre à une nouvelle question (il y a quand même de temps en temps  une innovation même si elle paraît inutile). 
Se répéter pour rien parce que de toute façon, les chances de promotion sont quasi nulles au niveau du classement national.
Il faut donc être avant tout un artiste du copier/coller, du couper/coller, du annule dernière action et du « merde le serveur m’a déconnecté(e) ». 
Chaque partie devant comprendre un nombre maximum de caractères, d’incessants messages d’erreur « vous avez dépassé le nombre … » poussent à synthétiser un maximum.

Et le boss a le même boulot : tous les ans remplir sa partie, mettre en avant les qualités de son agent pour qu’il ait quand même une infime chance d’un petit rien. Chaque mot nuancé a son importance : c’est comme un langage codé qui va déterminer ses chances.
 
Conclusion : ça emmerde tout le monde et ça fait perdre du temps. L’assistante doit en plus mettre à jour chaque année l’organigramme de l’Unité, un truc à s’arracher les cheveux …
 
Imaginez le calvaire de cette fréquence annuelle alors que le plus souvent entre le moment où on commence à parler d’une nouvelle enquête et la publication des premiers résultats s’écoulent parfois plus de 5 ans. 

Entre :
- réunir les différents partenaires hospitaliers, les convaincre de participer à une recherche,
- mettre au point le protocole et calculer le nombre de sujets nécessaire pour l’objectif fixé,
- demander des crédits pour la réalisation de l’étude, trouver le meilleur financeur, obtenir son accord et son argent,
- préparer la mise en place de l’étude, recruter du personnel, mettre en place l’étude,
- recueillir les données, les valider, les exploiter, les vérifier, les analyser
- et enfin rédiger un article à soumettre aux coauteurs puis à une ou plusieurs revues, (si la première revue contactée juge que le papier ne correspond pas à sa ligne éditoriale, ou n’est pas jugé assez bon), 

 
REFUSE !
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… des mois s’écoulent, des années.
Alors comment être inventif, positif, d’une année sur l’autre quand une étude peut prendre tant de temps à aboutir ?
 

Heureusement on a souvent plusieurs études en cours qui n’en sont pas au même moment de leur réalisation, il y a donc au moins quelques phrases susceptibles d’être changées par rapport à l’année passée.
Mais tout de même après 34 années passées dans la même unité, difficile d’avoir un œil neuf !  ça fait des années que j’ai l’impression de répéter les mêmes mots.
 

lundi 19 mars 2012

Encore un code à retenir !

 
Mesures de sécurité à l’hôpital –suite- .

Ça y est la porte principale d’accès au bâtiment est condamnée. L’entrée de service réouverte. MAIS, un digicode a été installé. Consigne de ne divulguer le mot magique à personne et surtout pas aux livreurs … 

 
http://perlbal.hi-pi.com/blog-images/151173/gd/1228564093/Digicode-exterieur-scelle.jpg


L’issue de secours a été déterminée et cette porte ne fonctionnera que dans le sens sortie. Quand je disais l’autre jour, que le lieu de travail devenait univers carcéral … ce n’était pas très loin de la vérité.

Encore un nouveau code à retenir … Je ne vais pas y arriver, entre les mots de passe de ceci, les codes secrets de cela et les cartes et badges donnant accès à … je finis par tout mélanger. Déjà que je présente ma carte de transport à ma porte d’entrée d’appartement, que je sors ma clé en montant dans le bus, ou que je donne ma carte vitale au lieu de la carte bleue à la caissière, un truc de plus à retenir, en ce moment de grande fatigue, ça me semble être le petit plus qui fait déborder le vase.
Je crois qu’il va falloir que j’écrive tout. Reste à retenir l’endroit où j’aurai tout indiqué ! Là, il ne reste qu’une solution : me faire tatouer ce mot à un endroit normalement caché quand je vais travailler mais accessible à mon œil sans nécessité d’être contorsionniste, ce n’est plus de mon âge !

http://www.geeksaresexy.net/wp-content/uploads/2011/05/justine-adrenaline.jpg
 

vendredi 16 mars 2012

Mmmmmmhhhhhhh

Parfois rien de tel que de se laisser porter.

20 °C, du soleil, un casse-croûte dans le square le plus proche.

Un rire en écoutant un voisin de banc parler à son collègue: "Comme dirait ma belle-mère c'est -capillotracteur-" (=tiré par les cheveux, heureusement qu’il a traduit).

Une nounou parlant anglais.

 Midi, les yeux mi-clos. 

Un chat qui ronronne un peu plus loin.

Apprécier. 

Ne plus penser. 

Juste se laisser envahir par la douceur du moment, un sourire esquissé sur les lèvres. 

jeudi 15 mars 2012

Quand le service de sécurité finit par filer les jetons

  

ou bien 
Va-t-il falloir se munir d'un taser? (ici modèle rose destiné aux femmes ... 2,4 millions de volts quand même).
 
Comme je le disais dans l’un de mes premiers messages (http://moi-et-mes-humeurs.blogspot.com/2012/02/lassistance-publique-et-son-patrimoine.html), l’hôpital où je travaille actuellement va fermer.
Depuis plus d’un an, les services du site ferment un à un. Par mesure de sécurité et pour qu’aucun bâtiment ne se transforme en squat, des chaînes ont été posées sur certaines portes, d’autres issues ont été murées. Ça devient un peu, beaucoup tristounet comme cadre. Plus de consultation de pédiatrie générale, plus de réanimation néonatale, plus de chirurgie, plus rien ! même plus de cafétéria ! Seule la gynéco obstétrique était restée ouverte et c’est fini depuis un mois.
Donc notre unité est actuellement la dernière occupante des lieux pour quelques mois encore. Ah, j’oubliais que nous avions de nouveaux voisins tout de même puisque depuis le début de l’hiver, l’ancien bâtiment de chirurgie pédiatrique a été transformé en centre d’hébergement d’urgence pour personnes en difficulté.
Il faut reconnaître qu’un hôpital vide ça tente plein de gens : Il y a 5 ans j’ai déjà vu les dégâts avant que ne quittions Baudelocque : les bureaux des médecins et les salles de consultation de gynécologie étaient devenus des lieux de fiestas nocturnes !

Je viens de prendre connaissance du dernier règlement paru concernant nos allées et venues sur le site. Ça a un petit côté univers carcéral. Vraiment très plaisant.

 
En résumé :
La sortie la plus proche du métro est définitivement bloquée, il faudra passer toujours par la porte principale.
L'accès aux locaux se fera du lundi au vendredi de 7h30 à 19h30, horaires auxquels le service de sécurité ouvrira et fermera l’accès. C’est fini ! les accros du travail le week-end devront s’abstenir.
La quasi totalité des portes d’accès (intérieures et extérieures) du bâtiment vont être définitivement fermées.
Quand même pour qu’on puisse venir travailler une petite issue bien cachée va être démurée ; elle deviendra notre entrée principale. L’issue de secours OBLIGATOIRE est encore tenue secrète.
Par ailleurs :
Il nous est fortement recommandé de ne pas rester seul le soir et de partir toujours à deux.
Après avoir :
- Vérifié que nous étions les derniers, pour pouvoir enclencher l’alarme
- Pris la précaution de fermer la porte des toilettes à clef, car nos toilettes sont hors champ d’alarme. Cela évitera de trouver un clodo bourré ronflant dans les toilettes à notre arrivée le matin ou un lieu innommable.
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Il fallait avant tout ça éteindre, photocopieuse, imprimantes, machine à café.

Intérêt à anticiper surtout si on doit prendre un train pour rentrer chez soi !